Abdelillah Benkirane sonne le glas d’une ère politique

Le chef du parti islamiste marocain Justice et Développement (PJD, opposition) Abdelillah Benkirane a été aujourd’hui le 26-12-2008 l’invité de l’émission phare « bi’ssaraha : avec franchise », diffusée sur la chaine arabophone al-Arabia. Comme toujours l’homme a brillé par sa forte personnalité et son charisme, quoi qu’il a paru un peu plus détendu qu’il l’est d’ordinaire lors de ses parutions sur les medias nationaux. Son interlocuteur « Elena Cosi » est connu pour avoir interviewé les grands de la politique international tel que Tony Blair ou G.W.bush. Il parait qu’il excelle lorsqu’il s’agit de poser la question qui dérange. Le sujet principal de l’interview était la possible participation du parti de Mr Benkirane au gouvernement. Mr Benkrane a souligné la particularité du Maroc étant donné sa position géopolitique, qui en fait une intersection entre l’occident, l’orient et l’Afrique. Il a aussi insinué que le Maroc n’a pas à subir de dictat politique ou religieux venant de l’orient arabe. Le Maroc selon lui n’a rien à devoir au pays arabes. Au contraire ce sont eux qui ont une dette envers lui, si on considère qu’il a assumé la défense du monde arabe et musulman contre la déferlante des croisades. Sans le Maroc, les croisés auraient pu arriver jusqu’ au cœur du monde islamique par l’ouest, ce qui ne fut pas, ajoutera-t-il. Il n’oubliera pas de préciser que le Maroc a été envahi par la France à partir de l’Algérie…Au file de la discutions, A.Benkirane s’indignera devant l’obsession de l’occident à vouloir faire porter aux islamistes modérés la responsabilité sur terrorisme aux même niveaux que les islamistes extrémistes.  Il a aussi annoncé l’avènement d’une nouvelle ère ou la vie politique au Maroc ne se résumerait plus à une lutte pour le pouvoir entre le palais et la classe politique. Dorénavant, et toujours selon lui, l’enjeu sera la prospérité du pays. La primauté sera donnée à la reforme de l’enseignement et de la justice. Sur son opinion à propos du fait que le Maroc soit un allié de l’occident il précisera que c’est un choix fondamental du Maroc et la real politique lui impose personnellement de s’y plier sans réserve, sauf qu’il élèvera la voix en parlant de la position de l’occident vis-à-vis des homosexuels. Ceci porterait à croire que là est le principal point de discorde entre lui et l’occident ! Il est difficile de cacher que cette attitude trahit un discours populiste et simpliste. Des questions demeurent aussi à propos du fait de la coïncidence entre son ascension à la tete du PDJ et l’incarcération des dirigeants d’al- Badil. Notons qu’ils ne portent pas les mêmes convictions que Mr Benkirane et qu’ils se soient toujours présentés comme des rivaux qui portent un projet alternative. Ces questions demeurent jusque là sans aucune réponse. Mais tout compte fait  je crois qu’il serait légitime de donner une chance à un courant politique largement représenté pour gouverner et appliquer sa politique  si les condition y sont propices . Seul le temps saura juger.